62. Horizon

L’autre jour, je suis allée chercher mon horizon. 
Depuis ma terrasse on distingue au loin un pin parasol, fier et tranquille, qui se dresse entre deux villas florentines. Plus à l’est un autre pin parasol, l’autre star du Piazzale Michelangelo, que nous arrivons également à admirer depuis notre appartement. Par chance les immeubles au premier plan de mon cadre de vie quotidienne ne rivalisent pas de grandeur avec les collines toscanes et me laissent donc entrevoir ces fragments de beauté.
Une invitation, ou plutôt une injonction à la rêverie et à la contemplation.
C'est bon, vous les avez trouvés?
Cet appel de l’horizon m’a toujours envoûtée. Je me rappelle mes deux premières lignes d’horizon dans notre maison à Moulins. L’une depuis ma fenêtre de chambre, tant d’arbres qui dentelaient le lointain, tant de portes vers l’infini, l’imaginaire. Sur ma droite, les marronniers du jardin diocésain apportaient une teinte plus mystérieuse. Mon autre ligne d’horizon, de l’autre côté de la maison, se voyait depuis la pièce que nous appelions et appelons encore… «la pièce». De cette fenêtre je pouvais observer entre deux habitations le soleil se coucher. Pas d’arbre ici, juste des fils électriques où venait chanter un merle les jours de chance. Et ça me faisait rêver. Je rêvais d’ailleurs, de voyages, de sensations. C’était la période de l’adolescence, je passais des heures sur l’ordinateur cathodique à rêver ma vie. Cela m’a toujours intriguée ces débuts et ces fins de journées, pas vous ? Ne vous sentez-vous pas plus sensible dans ces moments ? Cette naissance et cette mort de nos journées. Pour moi, c’est une explosion de sentiments, d’énergie créatrice, c’est un souffle. Ce n’est pas un hasard si j’écris cet article de bon matin.

Ah oui tiens. Mon horizon, depuis la chambre de jeune fille de ma mère n’était pas mal non plus. Au loin sur une colline, on apercevait un château au moins aussi beau que mo Polly Pocket préféré.

Un jour donc, alors que j’observais ce pin parasol, je me suis mise en tête de marcher jusqu’à cet horizon. Dépliant ma carte de randonneuse au 1/25000 - Google Map – j’ai tracé une ligne droite depuis mon appartement et j’ai trouvé un parc. Bingo ! Ce pinpin doit en être le roi. C’était donc décidé, le week-end suivant, j’irai trouver mon horizon.
Au détour d’un virage, le voici qui me salue.
Arriver dans ce parc fut un moment magique comme j’en ai souvent eu au cours de cette année à Florence et comme j’en avais besoin ces derniers temps. Mon instinct, mon meilleur guide, m’avait encore une fois guidée vers un lieu merveilleux, salutaire. 
De là, j’ai découvert une nouvelle fenêtre sur la ville et j’ai élargi mes rêves.
Et vous, votre horizon ? 

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