53. Rome : San Lorenzo et Pigneto

1h30 pour aller à Rome. Deux ans que je n’y étais pas retournée. 
Un peu sur un coup de tête, et comme Godot se fait attendre, j’ai décidé d’aller passer une journée à Rome. Cela me rappelle les années Birmingham où, ne travaillant pas les lundis, je prenais souvent le Megabus à £3 l’aller retour pour explorer Londres.
Je n’avais pas vraiment de programme précis à part celui d’aller dans les quartiers de San Lorenzo et du Pigneto. Deux quartiers que j’ai pu découvrir dans un Géo magazine, dont mon père fait la collection. 
« Le Pigneto, un quartier mixte, temple de la fête et du street art »
« San Lorenzo, jadis déshérité, c’est désormais un faubourg arty, festif et frondeur » titre le Géo magazine. Vous comprenez ma curiosité.
J’arrive à la gare de Termini et je rejoins San Lorenzo en une vingtaine de minutes. Ca cogne. Pour une fois, je cherche l’ombre. Je la trouve dans l’immense cimetière du Campo Verano. J’y trouve aussi des moustiques qui se régalent de mes chevilles. Bande de bâtards tss.
C’est à mon tour de me régaler à la Latteria, une sandwicherie recommandée par le Géo. Je mange un panino qui s’appelle « Samuele ». Bien bon bien bon ma foi. Le dessert attendra. Et dire que je n’ai toujours pas mangé de glace depuis que je suis revenue en Italie. Bon ok ça ne fait même pas une semaine mais quand même ! 
Je prends ensuite un tram jaune qui semble tout droit sorti d’un film des années 1920 pour me rendre dans le quartier du Pigneto. Rien que le nom rend le quartier accueillant.
J’ai encore un peu de temps avant de retrouver Simone, un Sicilien que j’avais rencontré il y a sept ans, à Edimbourg. Marrant la vie. Ceux qui me connaissent savent que j’aime dénicher les 
« bonnes adresses » et boire pleins de café ou de Ricard. C’est donc tout naturellement que je me suis rendue dans le café-restaurant «Necci dal 1924», QG de Pasolini durant le tournage d’Accattone en 1961. Il y a une petite cour bien mignonne, l’intérieur me plaît, bien qu’un peu trop travaillé peut-être. Ca manque d’authenticité au final. Je prends quelques photos et je repars dans les rues aux alentours où j’hume avec bonheur du jasmin. Il y en a énormément en Italie, peut-être que ce sera une de mes madeleines de Proust dans quelques années.
Deuxième adresse à tester : le Rosi Bar. C’est un bistrot des années 60, pour le coup bien dans son jus, tout comme sa propriétaire, la fameuse Rosa Luigia. Je lui commande un caffè freddo mais elle me dit qu’elle n’a pas commencé à en servir. Bon et bien ce sera un café « chaud ». Je m’installe en terrasse et je bouquine en attendant Simone et sa copine. Ils arrivent, ils parlent un Italien très compréhensible, peut-être font-ils un effort pour moi en tout cas c’est très reposant et épanouissant de pouvoir comprendre à peu près tous les mots qui sortent de leur bouche. On discute du quartier, des différences entre les villes italiennes, du travail, de Paris, de l’Ecosse… Ils me proposent de faire un tour du quartier. Nous nous arrêtons dans une librairie féministe, devant un vieux cinéma, devant des messages antifascistes. Il est trop bien ce quartier.
Déjà l’heure de se quitter, déjà l’heure de...manger une glace ! Je me rends chez Fattori. 3€ la grosse glace avec même de la chantilly on the top. Bien bon bien bon ma foi. 
L’orage gronde, il pleut comme bufflonne qui pisse (je crois que j’ai déjà fait cette blague, désolée), j’en profite pour aller dans un magasin fourre-tout pas cher pour acheter une moka, une planche à découper et un couteau qui coupe. Il pleut encore sacrément mais mon train m’appelle. J’accélère le pas pour ne pas être trop trempée et aussi parce que j’ai peur d’être en retard. Au final, j’arrive à la gare avec vingt minutes d’avance. Comportement habituel chez moi. Je suis bien fatiguée et je suis contente de retrouver, à la tombée de la nuit, mon appartement frais florentin. Petite allitération au passage.
J’écris cet article alors que je sirote un caffè freddo dans le centre de Florence. Je vous laisse googler les quartiers du Pigneto et de San Lorenzo, moi, je dois aller au jardin des roses, ça fait deux jours que je n’y suis pas allée, rien ne va plus.

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