48. Herculanum

Pompéi ou Herculanum ? Capri ou Ischia ? Herculanum ou Capri ? 
Après quelques jours à Naples, nous avons décidé, autour d'une pizza, d'aller explorer les alentours. Oui, mais quel alentour ? Tout nous attire. Notre choix se porte finalement sur la cité antique d'Herculanum qui a connu le même sort tragique que sa voisine Pompéi. Pour y aller, nous nous rendons à la gare centrale et prenons la ligne Circumvesuviana qui relie Naples à différentes villes autour du Vésuve. Nous nous goinfrons d'une énième sfogliatella dans le train et arrivons au bout d'une petite demi heure à Ercolano. La cité tient son nom d'Hercule (sans dec) qui l'aurait fondée en rentrant d'un voyage en Ibérie après avoir accompli le 10e de ses travaux. Certains regardent Netflix après le travail, d'autres construisent des villes.
L'éruption a eu lieu en 79 et a englouti cette petite ville balnéaire, moins animée et commerçante que Pompéi mais tout aussi riche avec ses belles villas de bord de mer. Le site a été découvert par hasard au 17e siècle par un paysan qui creusait un puits. Plus proche de la coulée du Vésuve, la cité est beaucoup mieux conservés qu'à Pompéi. Je vous passe les détails de l'éruption mais cette dernière a "permis" une conservation des matières organiques même carbonisées, comme le bois, les étoffes, le mobilier et les étages supérieurs des édifices ce qui est assez exceptionnel.
J'arrête de causer, voici quelques vues d'ensemble :
Coucou le Vésuve ! Nous descendons vers la cité engloutie et commençons notre exploration. C'est qu'il y en a des maisons à voir ! Je vous épargne les explications de chaque casa, on y passerait des heures. En tout cas, cette visite est absolument passionnante et régorge de trésors endormis. 
La casa del Rilievo di Telefo, l'une des plus grandes maisons d'Herculanum, contient un bas relief avec Achille d'abord devant un oracle puis plantant son épée dans le flanc de Télèphe, d'où le nom de la maison :
La palestra qui contenait une immense piscine alimentée par une fontaine de bronze que l'on peut admirer au Musée archéologique de Naples : 
Le pistrinum ou boulangerie pour les gueux qui ne parlent pas latin : 
Des tavernes où l'on s'est permis de rigoler un peu : 
En vrac, des intérieurs de maisons avec des lits carbonisés, de belles fresques, de belles mosaïques notamment celle de Neptune et d'Amphitrite. J'ai envie d'avoir la même dans ma salle de bain. 
La minute mythologie : Neptune, dieu de la Mer, avait connu Amphitrite sur une plage où elle jouait avec ses soeurs les Néréides. Elle s'échappa (donc elle avait clairement pas envie d'être avec Neptune hein) mais fut rattrapée par Flipper le dauphin (jamais se fier au dauphin) qui la livra à Neptune et de cette union naquirent les tritons.
Pas mal, non ? 
On commence à saturer, enfin surtout moi. Sophie décide de rebrousser chemin pour voir une maison qui nous a echappée. C'est la casa della Gemma qui continent un graffiti "Apolinaris medicus Titi imperatori hic cacavit bene" : Apolinaire, médecin de l'empereur Titus, fit ici un bon caca".
Une problématique atemporelle.
Un dernier coucou au bienfaiteur de la ville, Marcus Nonius Balbius et nous retrouvons le 21e siècle et la ville moderne d'Ercolano.
Nous trouvons un chouette restaurant juste en face de l'entrée de la cité et reprenons des forces avant de retourner à Naples. Sophie a envie de manger des chiacchiere, les spécialités du carnaval. Nous nous arrêtons dans une boulangerie et elle les déguste dans le train. Je les zyeute mais laisse le soin à Sophie de leur faire leur fête. 
Arrivées à Naples, nous décidons de prendre de la hauteur et d'explorer le quartier chic du Vomero. C'est vrai qu'en sortant du métro, on a l'impression d'être à Disneyland tellement les façades lisses et belles de ce quartier tranchent avec celles délabrées de la Sanità. 
Nous nous baladons dans ce beau quartier, les merles chantent la fin du jour dans les jardins de ravissantes villas. En parlant de villas, je vous présente la villa Elena e Maria : 
Juste à côté, une magnifique vue sur le golfe et la ville depuis le belvédère San Martino : 
Nous y arrivons à la bonne heure, entre chien et loup. Wouf.
Il y a un groupe de musique qui nous plonge dans une ambiance jazzy, les gens boivent des spritz, papotent, se bécottent, on s'y sent bien.
La nuit tombe, nous reprenons notre route pour un aperitivo alla Fonoteca, un bar à disques. Sympa bien qu'un peu snob. Nous nous rendons ensuite all'Osteria Donna Teresa, restaurant centenaire et institution du quartier. Pas de menu papier, c'est la gérante qui nous énonce les plats. Nous prenons des pâtes et une soupe de lentilles puis des polpette avec des aubergines. On s'est même retrouvées sur une vidéo d'un youtubeur, à croire qu'on a trouvé une adresse de derrière les fagots.
A presto le Vomero! 

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