39. David

J'ai bien dormi dans ma cave. Fait assez rare pour être mentionné. 
Avant d'aller gambader dans les rues de Florence, je dois attendre que la seule cliente de l'hôtel parte pour faire la "sosta". En ai-je déjà parlé ici ? Me rappelle plus. En tout cas, une "sosta" c'est refaire le lit, vider les poubelles... Souvent les gens refont eux-mêmes leur lit donc je n'ai pas grand chose à faire. C'est drôle, ici je n'utilise jamais le mot "lenzuola" (draps) alors qu'à Bologne je le prononçais tous les jours. A chaque volontariat son champ lexical. 
10h30 : sosta faite, je me casse. 
J'ai décidé de faire la Galleria dell'Accademia aujourd'hui. Là où se trouve le David de Michel-Ange. En chemin, je croise une buchetta del vino, une fenêtre à vin, des ouvertures par lesquelles était vendu le vin produit par les familles nobles. Elles ont repris du service lors des confinements. Les bûchettes hein, pas les familles nobles. C'est une curiosité florentine que j'ai mis du temps à repérer. Désormais, j'en vois partout. 
J'arrive à la Galleria, nous sommes un jeudi à 11h, je pensais être seule ou presque. Et bien non, il y a pas mal de monde et ça m'agace. J'arrive dans la première salle où l'on trouve une copie en plâtre de l'Enlèvement d'une Sabine de Jean de Bologne ainsi que des tableaux de Botticelli, de Lippi. Ci-dessous un tableau de Sainte Marie-Madeleine et de Saint Jean-Baptiste après avoir cotisé pour leur retraite française.
Il y a aussi un tableau de Filipepi où un poisson est tenu en laisse : 
Et il a pas l'air de kiffer.

Je continue mon exploration et je tombe sur un musée consacré aux instruments de musique de la Dynastie lorraine qui règna juste après les Médicis. Je découvre le plus ancien pianoforte vertical au monde, inventé par Bartolomeo Cristoferi. 
Je n'ai pas bien compris pourquoi ce musée se trouvait ici mais fair enough. A vrai dire, je suis assez déçue par l'espace muséal de la Galleria dell'Accademia (genre elle dit "espace muséal"). Ouais. 
L'éclairage est mal fichu, les cartels vieillissants... Le musée semble se reposer sur ses lauriers, en l'occurence, son David chéri. 
Eccolo le Davido : 
Oh ben c'est sûr qu'il fait son petit effet. Il se trouve au fond d'une longue galerie et, à l'instar d'une peinture de la Renaissance, notre regard est tout de suite attiré par ce point de fuite bourré aux hormones. Joris ça va tu tiens le coup ? De toute façon tu lis pas mon blog. 
Ca change des nanas à poil, yes ! 
Je fais le tour du David puis je découvre une salle consacrée aux statutes de plâtre du 19e siècle.
 Je découvre ensuit un ravissant Arbre de vie de Pacino di Bonaguida ainsi qu'un Christ qui penche sérieusement à gauche et puis je grimpe au premier étage consacré aux oeuvres religieuses. J'avoue saturer un chouïa des Annonciations et des Crucifixions.
Je sors de la Galleria, il fait beau mais froid. Tiens, je ne vous l'avais pas dit mais l'autre soir j'ai testé une panineria excellentissime qui se trouve juste à côté du musée. J'ai pris le panino Favolosa : sbriciolona, crema di pecorino, crema di carciofi e melanzane piccanti. Le lieu s'appelle "All'Antico Vinaio" et c'est une institution à Florence. 
Je rejoins ensuite Taylor entre le Duomo et le Battistero pour une petite promenade et un café. J'ai en tête le tableau du frère de Masaccio, Lo Scheggia, aperçu quelques minutes plus tôt dans le musée. Vous le voyez le baptistère ? 
Je croise un Pollux qui bronze : 
Et je vous salue bien. 

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