Il est venu le temps de dire au revoir à Bologna, au Nosadillo, aux portici, à Teresa, à Lorena... Je me sens perdue dans une faille spatio-temporelle. Cela ne fait que 3 semaines que je suis là et pourtant j'ai l'impression d'y être depuis trois mois. Comme toujours quand on est à l'étranger, tout est plus intense mais tout est également plus flou. Bref, un bordel dans ma tête. Bologna est une ville où l'on se sent bien très rapidement. Je me suis vite habituée à son rythme et à ses rues même s'il est vrai que la nature m'a un peu manqué. Juste une rivière et deux trois platanes ce serait bien. Parfois, en parcourant Bo, je me suis dit que Paris m'avait aidée à appréhender plus rapidement de nouveaux espaces. Il me semble en effet que Paris exige une capacité d'adaptation de tout instant. Faire ses courses dans la capitale peut s'avérer être plus fatiguant qu'une épreuve de Koh Lanta, surtout un 20 décembre dans le quartier de l'Opéra. Dans ma tête, je divise mon expérience bolognaise en trois parties : - les premiers jours au Couvent (dit comme ça ça fait bizarre mais bon), du 16 au 18 novembre - La soirée du 18 novembre à l'Osteria del Sole où j'ai rencontré Teresa et Lorena - Le volontariat au Nosadillo du 19 novembre au 6 décembre Rencontrer Teresa et Lorena a totalement transformé mon expérience bolognaise. Je ne les remercierais jamais assez pour leur accueil, leur gentillesse, leur patience (je parle italien comme une vache auvergnate franchement). Il est difficile pour moi de mettre en mots ce que je ressens actuellement mais ces deux ragazze calabrese m'ont permis de vivre cette expérience en profondeur, de m'épanouir dans un nouvel environnement langagier et culturel. Bon, cessons ce jargon semi-professionnel. Tout ça pour dire que, et ben, et ben, MERCI QUOI ! J'VOUS KIFFE ! Le 6 décembre était donc mon dernier jour au Nosadillo. J'ai préparé le petit-déjeuner avec Léonie, j'ai répondu à l'interphone "Ciao, Nosadillo!", j'ai fait mon dernier lit, le n°5. Je suis restée dans l'auberge quasi toute la journée, cela m'a permis de faire de la prospection professionnelle, avancer dans mes prochains voyages et rencontrer le nouveau volontaire, Matteo. Je suis heureuse de constater que j'ai progressé en italien même si le bilinguisme est encore loin. Tancredi ne travaille pas aujourd'hui mais il m'a fait la surprise de me laisser un livre policier qui se passe à Bologne, dans la bibliothèque de l'auberge. Cela me touche beaucoup.

Puis vient le moment de dire aurevoir aux volontaires et à Caterina. On se fait un abbracio via Nosadella, devant il Nosadillo. Cela a été une expérience tellement enrichissante et cela m'a fait du bien de rester active. Fatiguant parfois, certes, mais cela m'a permis de me redécouvrir, tout du moins d'ajouter un nouveau rôle dans le film de ma vie. De ressentir à nouveau l'importance de l'accueil, de l'interculturel. Là encore, c'est compliqué de verbaliser cette expérience qui est toute fraîche, comme la pasta. Pardon pour cette blague locale. Avant de passer ma dernière soirée chez Teresa et Lorena, je passe boire un cocktail au bar Volare. J'ai hésité mais j'ai bien fait. J'aime tellement ce bar. Je prends cette fois-ci un cocktail avec du champagne et le serveur m'apporte des olives et de la mortadelle. Ah, l'aperitivo.



Le temps semble s'être arrêté dans les années 60 au bar Volare et pourtant, l'heure continue bien de tourner et je dois m'activer pour retrouver Teresa chez elle, dans le quartier de Bolognina (au nord de Bologne). Elle m'a accueillie les bras ouverts, et je lui en suis très très reconnaissante. En plus, elle a tout acheté pour faire une carbonara ! Mamma mia je vais m'évanouir. Nous discutons de tout et de rien, elle me partage ses astuces pour une carbonara réussie, elle me montre des photos du bar-restaurant de ses parents en Calabre et nous mangeons tranquillement. Buona la carbonara !! Brava Teresa !



La fatigue de nos journées commencent à se sentir, nous nous disons bonne nuit et nous nous souhaitons pleins de belles choses pour la suite de nos vies. - - Je me réveille, heureuse d'avoir dormi dans une pièce sans PERSONNE D'AUTRE. J'ai rendez-vous avec Lorena (j'ai l'impression d'être en garde alternée mais ça me plaît) qui revient d'un petit week-end à Bolzano, dans le Trentino. Nous prenons un pan au chocolat et una brioche al pistacchio dans un café bien mignon de Bolognina. Je lui montre mon carnet de vocabulaire et de conjugaison, cela la fait sourire. Elle me pointe le subjonctif comme étant le pire temps à apprendre. C'est clair. Une nouvelle journée, un autre aurevoir... On se serre fort dans nos bras et je repars en direction de la gare, accompagnée du magnifique sourire de Lorena. Adesso, Verona.
