16. Modena e mercatino francese

J'ai bien dormi et je me sens presque entièrement reposée. 

Avant de partir pour Modène, je nettoie mes petites oreilles en suivant attentivement les indications données par la dame du salon de tatouage. Je prends également un petit café avec Ana Paola et Léonie, la nouvelle volontaire. Je suis bien contente de ne pas faire les lits aujourd'hui. Découvrir Modène, c'est quand même bien plus motivant. D'autant plus que c'est cette ville qui a servi de décors à une série que j'affectionne particulièrement, Master of None. On suit les aventures, les réflexions d'un trentenaire newyorkais qui décide un jour de tout plaquer pour apprendre à faire des pâtes avec une nonna en Italie. Ne voyez aucun parallèle avec moi, même si, apparemment, ça embauche pas mal du côté des pastifici. 
Modène n'est qu'à 30 minutes de Bologne, j'ai pris un billet retour pour le milieu d'après midi car j'ai rendez-vous avec le personnel de l'Alliance Française de Bologne à 16h30. 
Aujourd'hui, je souhaite seulement déambuler dans les rues et passer devant les lieux de la série. Et manger, certo. Pas de musées ou de visites d'églises. 
Ce qui me frappe en sortant de la gare ce sont les couleurs vives des bâtiments. Beaucoup plus orangées que les palazzis de Bologne. Cela me fait penser à Nice. Dommage de ne pas découvrir la ville au soleil, je me serais extasiée toutes les 3 minutes.
Malgré la grisaille, j'arpente le centre ville à la recherche du lieu où Dev (le personnage principal) apprend à faire des pâtes. Modène me semble être une ville agréable et calme, où  il y fait bon vivre. Être biberonné au vinaigre balsamique peut-être que ça détend.
Oh ben non, le lieu a fermé... Je reconnais tout de même la devanture. 
Stop n°2 : le café de Dev.
Je prends un petit macchiato et repars pour l'Osteria Francescana, un restaurant aussi présent dans la série. Je ne m'y arrêterai pas, il coûte une blinde. 
Vraiment Modène, tu me plais. Tes petites rues, tes petites places... C'est Moulins en version orange. Je passe Piazza Grande puis je fais un tour au Mercato Coperto. 
Voyons voir les adresses du Routard... Une panineria qui propose de délicieux sandwich juste à côté du marché, parfait, j'y vais ! Je prends un panino avec du cotechino, un saucisson typique de Modène. Gras mais délicieux. 
Et mais en fait, Dev y est aussi allé dans cette panineria !! Je m'en suis rendue compte en cherchant des photos de la série. 
Il me reste une petite heure avant de reprendre le train. Je suis un bec sucré comme dit François Régis Gaudry alors je décide d'aller manger une glace même s'il fait -8000°. 
D'ailleurs, je m'étonne de voir autant d'Italiens prendre des verres en terrasse par ce temps. Ils ne fument même pas, c'est vraiment pour le plaisir de la terrasse j'ai l'impression. Ils ont peut-être des gènes de renard polaire ou la mortadelle ça rechauffe le corps... Mystère. 
Allez, je marche en direction de la gare. 
Modène, je reviendrai flâner dans tes rues ! Mais au mois de mai. 

Ah au fait, j'ai totalement oublié de vous raconter le marché de Noël français de Bologne que j'ai découvert avec Lorena. C'était samedi dernier. Toujours marrant de voir des produits français à l'étranger. Je me rappelle la première fois que je me suis promenée du côté de South Kensington, j'étais tout simplement fascinée de voir du camembert et du brie en plein milieu de Londres. Au marché de Bologne, ce qui m'a frappé c'est l'odeur du beurre. Ça sentait le beurre, comme dans certaines boulangeries françaises. Il y avait en effet pas mal de viennoiseries mais également de la... tartiflette ! Et même de la raclette ! Et même du Saint-Nectaire !
On a pris du vin chaud (ici ils l'appellent vin brûlé) tout en papotant sur la différence entre panettone et pandoro, Cantal et Comté... Un vrai échange interculturel ! On se marre bien avec Lorena, elle adore la France et moi l'Italie alors forcément... On discute aussi de nos traditions de Noël, comment on le fête, ce qu'on mange... Lorena me fait également découvrir certains secrets de Bologne, notamment une flèche datant du Moyen-âge que l'on peut toujours apercevoir, via San Vitale. J'espère qu'elle est bien accrochée quand même. 
Bon, on la voit mieux ici. 
Avant de manger un burger au Mercato di Mezzo, Lorena me fait jouer au "telefono senza fili" sous le Palazzo Re Enzo. On se place de part et d'autre du passage voûté et on se dit des gros mots en français et en italien. 
Bologne, c'est bientôt fini mais tu me fascinera toujours. 

Laisser un commentaire