15. Ferrara

9h30, je claque la porte de l'auberge, je mets mon casque, j'appuie sur mon juxebox Deezer, c'est L'amore disperato de Nada qui sera choisi par l'algorithme. Parfait, c'est exactement cette musique là que je voulais écouter pour commencer ma journée fuori dall'ostello. 

J'ai mon train pour Ferrara à 10h12. Je marche d'un pas déterminé, je connais le chemin, je connais la gare et voyager me procure de l'adrénaline. Pourtant, je n'ai pas très bien dormi. Encore un ronfleur dans la chambre. Peut-être devrais-je penser à acheter des boules quies... Mais peut-être aussi qu'il partira aujourd'hui... Pitié Morphée, viens à ma rescousse ! 
Le trajet est rapide, seulement une trentaine de minutes. Cela ne laisse pas le temps à la pluie de s'en aller... J'ai cependant pour projet de me réfugier dans le Castello Estense, siège de la célèbre famille d'Este. Ils ont régné sur Ferrara du 14e au 16e siècle. Je lis aussi dans mon guide que la ville est le berceau du mouvement humaniste en Italie. Mon ami Montaigne y a même fait un tour. Ah, Montaigne...
 Le château en impose et j'y passe bien 3h. Architecture, urbanisme, prisons, fêtes et banquets, querelles familiales... J'alterne entre les cartels en italien et en anglais pour éviter de court-circuiter trop rapidement mon cerveau. Je découvre Cristoforo da Messibugo, un Vatel à l'italienne, qui organisait des banquets gargantuesques où se mêlaient mets et divertissements. 
Il y a également des expositions d'art moderne : je retrouve De Chirico, un artiste que j'ai découvert la veille à Bologne, et je découvre Carlo Guarienti. Troublant mais j'aime bien. 
Visiter un château m'avait manqué ! 

Cependant, l'heure tourne et mon ventre gargouille. Ici comme en France, la plupart des restaurants ferment vers 14h/15h. Mon routard à la main, je m'empresse donc de traverser la Piazza della cattedrale pour aller à une trattoria qui semble alléchante. 

Je découvre en chemin la via delle Volte, la plus vieille rue de Ferrara. C'est mignon mais j'ai l'impression d'être en Angleterre avec ces maisons faites de brique rouge. 
Cavolo bianco (choux blanc) : la trattoria est fermée. Mon ventre gargouille de plus en plus. Bon, je retourne vers la cathédrale et je vais Al Brindisi, l'un des bars les plus anciens de la ville. Ils servent aussi à manger, ouf ! J'adore l'ambiance. C'est cosy, il y a des instruments au-dessus de ma tête et de la musique jazzy. Je n'arrive pas à choisir, je commande donc deux plats : 
- i passatteli al brodo
- i cappellacci di zucci 
C'était délicieux, la soupe était réconfortante, les cappellacci étaient fondants. Je repars le ventre heureux mais sans mon petit café. Al Brindisi, ils ne servent que du vin. Pas grave, ce sera mon excuse pour m'installer dans un salon de thé un peu plus tard. 
Je repars explorer la ville, je flâne entre les stands du marché de Noël, je prends note des spécialités de Ferrara... C'est une ville agréable, malgrè ce temps automnal. 
Avant de reprendre le train de 18h05, je vais faire un tour au nord du Castello, là où se trouve Il Palazzo dei Diamanti, un très beau palais de style renaissance qui abrite la Pinacothèque de Ferrara ainsi que des oeuvres d'art contemporain.
Il ne fut pas facile de choisir entre le château d'Este et le palais de diamants ! Ma foi, c'est une bonne raison pour revenir à Ferrara. 
Un petit tour du côté de la Piazza Ariostea où a lieu chaque année le palio de Ferrara (célèbre course de chevaux) :
Et me voilà repartie pour Bo. 

Laisser un commentaire