Angelo Branduardi à Bologne. Le destin.
Pour donner un peu de contexte à certain.e.s de mes lecteur.rice.s, Angelo Branduardi est le chanteur préféré préféré préféré préféré de mon père. Si vous êtes déjà venu chez moi, à Moulins, vous avez sûrement aperçu cet homme chevelu, la tête toujours penchée sur son violon, orner les murs de ma maison. La dernière fois que je l'ai vu, j'avais précisement 5 ans et 8 mois. C'était à Souvigny, pour la foire médiévale. Je me rappelle bien de mon âge car le monsieur de la billetterie ne croyait pas ma mère quand elle lui a demandé un billet "moins de 6 ans". Elle s'était un peu beaucoup énervée et avait fini par lui montrer ma carte d'identité. C'est sûrement pour cela que je m'en rappelle.
Branduardi est un chanteur inclassable. Un alien dans le paysage musical italien. Il a eu beaucoup de succès dans les années 80/90 en Italie, en France, en Allemagne... Il a toujours pas mal de succès d'ailleurs, en tout cas au vu du dynamisme de son fan club ! A l'école, tous les enfants italiens ont appris la chanson "Alla fiera dell'est". Connu sans l'être vraiment, Branduardi est pourtant un artiste fascinant qui a collaboré avec de grands noms comme Ennio Morricone, Etienne Roda-Gil...
Une petite sélection de ses chansons les plus célèbres (Papa, je te laisse compléter en commentaire si besoin) :
- Alla fiera dell'est
- La pulce d'acqua
- Il dono del Cervo
- Si puo fare (appréciez le montage)
Branduardi était donc à Bologne le mercredi 30 novembre et le jeudi 1 décembre pour une rencontre littéraire et un concert. Mon père m'ayant menacée de ne plus donner de croquettes à mon chat Clochette si je n'y allais pas, je me suis donc rendue à ces deux événements.
Clochetteeee tu me maaaaaanques !! Allez, une petite photo pour la route et puis ça changera des chiens :
La rencontre avait lieu dans la très belle bibliothèque de Bologne, la Sala Borsa, qui se trouve en face de la statue de Neptune. Je rentre, j'admire la majestuosité de la salle puis me trouve une petite place au deuxième rang (l'oeil de Dominique veille) à côté d'une dame qui me semble sympathique. C'est le cas, à peine ai-je enlevé mon manteau qu'elle commence à se présenter, à me demander d'où je viens et tutti quanti. Elle est heureuse de voir une "jeune" dans la salle. LOL. Je lui explique la passion de mon père, pourquoi je m'appelle Angela, la dernière fois que j'ai vu Angelo et blablabla et Angelo par ci et blablablou et Angelo par là... La situation me paraît surréaliste : je vais enfin revoir Angelo Branduardi, le Grand Maître !
18h sonne, le voilà qui arrive, accompagné de Laura, la présidente du fan club, et de Franz Campi, le modérateur et aussi cousin du mec de ma boss... Piccolo mondo! Angelo fait un peu le pitre, glisse quelques anecdotes sur son enfance, son adolescence... Heureusement que j'ai lu son livre avant de venir, cela m'aide à suivre le fil de la conversation. Après la rencontre vient le temps des dédicaces. Mon père me demande de prendre un selfie, je refuse, puis me ravise en pensant à la joie que cette photo lui procurera. Bien que n'ayant pas le livre avec moi, je fais la queue entourée de fans d'Angelo et révise mon vouvoiement. "Buonasera Signora". Oh putain le Grand Maître me parle !! Je ne peux m'empêcher de sourire, je lui dis que je suis la fille de Dominique et que la dernière fois que je l'ai vu en concert j'avais... Alors, alors, j'avais quel âge ?
Et voilà la photo :
Sa musique a fait et fera toujours partie de ma vie... J'avoue être assez émue mais je ne perds pas le nord et m'empresse d'aller manger une énorme pizza à la mortadelle et à la pistache.
Elle dépasse de l'assiette. Je repète : la pizza dépasse de l'assiette !!
Je n'arrive pas à la finir. Je repars avec un doggybag et un biscuit à la pistache pour ma coupine de l'auberge, Vanessa, qui retourne dans sa contrée espagnole demain. Elle doit se lever tôt alors je lui ai pris un petit encas.
Jeudi 1 décembre
Le marathon branduardien continue. Le concert aura lieu à 21h au Teatro Duse. En attendant, j'ai prévu de passer pas mal de temps à l'auberge pour envoyer des mails à des institutions culturelles de Bologne. Marrant d'écrire ses premiers mails pro en italien.
Après les folies de la veille, je décide de cuisiner : ce sera une fondue de poireaux pour accompagner des pâtes. J'achète du beurre, de la crème, une vraie Française quoi ! Ici, on ne cuisine pas trop avec du beurre ou de la crème. Je déjeune avec ma boss, on papote, on fait quelques check-ins... Puis, avant le concert, je fais une petite balade. J'aime Bologne de nuit. J'ai envie de tout bouffer, de passer ma vie à faire des aperitivi. Je m'arrête chez Oggi, un marchand de glace, pour utiliser le voucher de mon food tour. Comme d'hab, je prends pistache et noisette.
Ils sont pas trop mignons les magnets en forme de tortellini ?
Bon, il est l'heure de retrouver le Maestro ! Avant de me mettre en route, j'aide une espagnole à trouver sa chambre. Elle est super sympa mais elle repart demain matin. C'est incroyable mais à la fois frustrant de bosser dans une auberge de jeunesse. Tous ces fragments de conversation, ces parcours de vie, ces visages croisés l'espace d'un instant. Bonjour / Enchantée / Bon voyage / bonne continuation à toi ! Qui sait, peut-être que j'en recroiserais certains.
Je marche Via Castiglione pour rejoindre le Teatro Duse. A vrai dire, je ne me promène pas assez dans ce coin, ça a l'air chouette aussi. Ah, Bologne, tu regorges de surprises ! Une longue file s'est formée devant le théâtre, j'entre et monte au deuxième balcon. Je suis assez loin de la scène mais ce n'est pas bien grave, j'ai déjà ma photo avec Branduardi. Le concert commence, je connais environ une chanson sur deux (lobotomisée depuis mes 5 ans, ça aide). Branduardi est accompagné de quatre talentueux musiciens. Le public est conquis, j'aperçois d'ailleurs d'autres "jeunes" comme moi dans la salle. J'ai envie de leur demander si eux aussi, ils ont été lobotomisés. Arrive la fin du concert, les rappels. Tiens, comment on dit "Une autre - clap clap clap - une autre - clap clap clap!" en italien ? Je demanderai à Teresa demain.
C'était un concert très émouvant, pour plein de raisons.
A votre tour de découvrir les tubes de ce Ménestrel italien !