9. Reblochon et Fellini

Petit-déjeuner, lits, check-in...Vous connaissez la chanson maintenant. 
Ce qui semblait être une matinée des plus classiques se transforma finalement en un cours de cuisine savoyarde. Vous me voyez venir, je parle bien sûr d'un plat traditionnel à base de reblochon, je suis, je suis... La tartiflette ! Il restait quelques pommes de terre dans notre frigo et puis, de fil en aiguille, on en est arrivé à "facciamo una tartiflette". Cependant, qui dit tartiflette dit reblochon. Je m'empresse donc de chercher les fromageries les plus proches et me voilà, écharpe et manteau sous le bras, dans les rues de Bologne à chercher du reblochon. J'en trouve à la fromagerie du Mercato delle Erbe et le fromager m'apprend même qu'il existe un reblochon italien. Je ne serai pas venue pour rien ! Pour plus d'informations : https://guffantiformaggi.com/formaggio/rebluson/ 
Ma foi, elle n'était pas mauvaise. Caterina, Tancredi et Vanessa (une voyageuse espagnole) ont bien apprécié et c'était un agréable moment. Les repas partagés, y'a qu'ça de vrai ! 

Maintenant, il me faut digérer en express car mes copains d'amour Sophie et Joris m'ont offert un food tour de Bologne ! Ils me connaissent bien les cocos. J'ai donc rendez-vous à 17h, près de la statue de Neptune, pour une visite gastronomique de Bologne. Il pleut mais cela ne me décourage pas pour autant. Il n'en sera pas de même pour les autres participants. Et oui, au final, j'étais seule devant la guide et j'ai donc eu droit à un tour privé, classe ! Nous nous engouffrons dans les petites ruelles adjacentes à la Piazza Maggiore. Via clavature (qui a donné le nom "clefs"), via delle pescherie vecchie (rue des vieilles poissonneries), vicolo ranocchi (chemin des grenouilles - et oui, eux aussi ils en mangeaient !)... Ces rues datent du Moyen-Age, c'était le quartier marchand de la ville, on y trouvait toute sorte de commerce : poissonnerie, boucherie, fromagerie, coutellerie, ferronnerie... Un peu comme les Halles de Paris. Elle me fait d'ailleurs lever la tête pour admirer de vieilles enseignes et cela m'évoque la magnifique salle des enseignes du musée Carnavalet. 
Elle m'explique les spécialités de l'Emilie-Romagne, la différence entre la mortadelle et le salame rosa, la base de la sauce bolognaise que l'on appelle le soffritto (carottes, oignons et céleri)... 
Je kiffe. 

En plus, c'est en italien et je comprends presque tout. De toute façon, dès que ça parle de nourriture, mon niveau de concentration est au max. On s'arrête vicolo ranocchi, en face de mon osteria préférée (celle où je suis allée avec Teresa et Lorena) et je goûte un vin local, le Pignoletto, ainsi qu'une tigella (appelée crescentina à Modène) fourrée à la bolognaise. C'est excellent et la sauce bolognaise se marie parfaitement avec la texture de cette petite crêpe. 
Puis, pour se rincer le gosier, direction la boutique de Giuseppe Giusti, qui, depuis le 17e siècle, produit du vinaigre balsamique. La vendeuse me fait goûter au moins 5 vinaigres différents, c'est fleuri et dense, rien à voir avec celui qu'on achète à Intermarché quoi. J'essaye de trouver des mots un peu savants en italien pour décrire ce que je ressens en bouche, visiblement ça passe, mission accomplie. Il est vrai qu'elle utilise quelques termes techniques, je les note sur mon téléphone pour traduire le tout dans la soirée. 
Je demande si le vinaigre balsamique s'utilise aussi dans les desserts, elle me répond "Certo!". 
Sur des fraises ou même dans un brownie. Miam, je testerai ! 
Gosier rincé, nous nous rendons dans une boutique que vous connaissez déjà puisque je l'ai évoquée dans un précédent post : la boutique Paolo Atti. C'est là où j'avais mangé un arancino et une torta al riso. Ma guide m'explique un peu plus en détails les différences entre tortellini, tortelloni, le repas traditionnel de Noël en Emilie-Romagne... Je comprends désormais un peu mieux le prix de ces produits au vu de toutes les étapes de confection.
Fait intéressant : dans le nord de l'Italie, ce sont plutôt des pâtes fraîches aux oeufs (1 oeuf pour 100g de farine) donc un peu plus "pesante" comme ils disent alors que dans le sud, les pâtes sont faites uniquement avec de la farine et un peu d'eau. 
Bologna, la grassa.
Un petit arrêt devant les desserts traditionnels puis nous retrouvons nos pâtes chéries à la boutique Bottega Portici où nous observons une "sfoglina", la personne qui fait les pâtes. Apparemment, il y aurait beaucoup d'emplois dans ce secteur. La sfoglina Gigi, ça sonne bien non ?
Nous entrons dans la boutique, elle me commande un plat de tortellini avec une crème au parmesan. 
Bologna, la grassa. 

Il est déjà l'heure de nous quitter, mais ma guide n'oublie pas mon goût prononcé pour les glaces et m'offre un petit coupon à utiliser les jours prochains chez un glacier réputé de la ville. J'hésite à y aller le soir même et puis mon estomac me rappelle à l'ordre. 
Cependant, je ne renonce pas à m'accorder un dernier petit plaisir et je me rends dans un bar qui me plonge dans les années 60, le bar Volare. Vraiment, on se croirait dans un film. C'est parfait pour moi. Les premières minutes, je suis toute excitée telle une mioche de 12 ans qui vient d'avoir une nouvelle maison de Barbie. J'ai envie de jouer avec le vieux téléphone, mettre une jupe à la Twiggy, faire quelques pas de twist... La décoration est en effet soignée, la musique bien choisie (ils ont même mis du Gainsbourg !), le personnel agréable. 5/5 sur Google.
Je prends un cocktail composé de vinaigre balsamique, le "Fellini". Je passe un très bon moment, loin de la réalité. 

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